Le rônier, un arbre qui offre son eau sans être abattu

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Dans plusieurs localités du Burkina Faso, notamment dans le Tannounyan et une partie du Gouiriko, le rônier occupe une place particulière dans le quotidien des populations. Cet arbre majestueux, encore appelé Borassus aethiopum, fournit une boisson naturelle très prisée : l’eau de rônier, communément appelée bandji.

Si autrefois, l’extraction de cette sève nécessitait l’abattage de l’arbre, il existe aujourd’hui une méthode plus durable qui permet de recueillir le précieux liquide sans détruire le palmier.

Une technique respectueuse de l’environnement

L’opération est réalisée par des spécialistes appelés bandjiro. Ceux-ci grimpent au sommet de l’arbre pour atteindre le bourgeon terminal. À l’aide d’une machette, ils pratiquent une incision délicate au niveau du bourgeon mâle, là où naissent habituellement les inflorescences.
Chaque jour, la plaie est légèrement grattée afin de stimuler l’écoulement de la sève, qui est recueillie dans une calebasse, une cruche ou un bidon attaché à l’endroit de l’incision.

Un rônier ainsi entaillé peut produire plusieurs litres de bandji par jour, et cela pendant plusieurs semaines. Contrairement à l’ancienne pratique, cette méthode permet à l’arbre de rester debout, de continuer à croître et à fructifier.

Une boisson vivante

Fraîchement extraite, l’eau du rônier est claire, douce et sucrée. Mais elle évolue rapidement : après quelques heures, elle fermente et prend un goût pétillant, légèrement alcoolisé. Cette transformation naturelle fait du bandji une boisson aussi bien rafraîchissante qu’éphémère, très appréciée tôt le matin dans les villages.

Un patrimoine à préserver

Au-delà de son aspect désaltérant, le bandji joue un rôle social et culturel important. Les rassemblements autour de sa consommation renforcent les liens communautaires. La technique d’extraction sans abattage constitue donc une avancée majeure pour préserver le patrimoine naturel tout en valorisant une ressource traditionnelle.

✍️ Abdoulaye Dino Konaté

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