Moussa Nama : un modèle d’agriculture et d’élevage intégrés à Sapouy

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À huit kilomètres de Sapouy, sur la route de Léo, s’étend une ferme qui force l’admiration. Moussa Nama, producteur agro-sylvo-pastoral depuis 2005, y mène une aventure où la passion de la terre se conjugue avec l’engagement social.


Une ferme de 30 hectares aux multiples cultures

Sur une superficie de près de 30 hectares, Moussa Nama cultive une diversité impressionnante : maïs, niébé, arachide, petit pois, sorgho, soja et capela.
Pour lui, cette stratégie n’est pas un hasard.

« La pluviométrie est capricieuse. Quand on se contente d’une seule semence, on peut tout perdre. C’est pourquoi j’ai choisi de diversifier mes cultures », explique-t-il.


Le soja, en particulier, lui sert aussi à nourrir son bétail et sa volaille en saison sèche.


Des infrastructures mais encore des défis

La ferme dispose d’un forage alimenté par des panneaux solaires. Un atout pour l’irrigation, mais qui reste insuffisant pour développer la contre-saison à grande échelle.

« Le forage existant a seulement 3 m³ de débit. Il faudrait d’autres forages pour pouvoir produire intensément en contre-saison », souligne Moussa Nama.


Reboisement et durabilité

En véritable visionnaire, l’agriculteur mise aussi sur l’avenir avec le reboisement. Ses manguiers produisent déjà, et cette année il a planté une centaine de nouveaux pieds avec l’appui de l’État. Il expérimente également l’anacardier pour diversifier ses revenus.


L’élevage, un autre pilier de la ferme

La ferme de Moussa Nama n’est pas seulement agricole. Elle est aussi un espace d’élevage avec :

42 bœufs, dont certains inséminés artificiellement,

près de 65 moutons,

environ 60 chèvres,

des pigeons et de la volaille.


Cette complémentarité entre cultures et élevage constitue une force pour la durabilité de l’exploitation.


Une ferme au service des hommes

Au-delà des productions, Moussa Nama porte une dimension sociale. Trois familles vivent et travaillent à ses côtés, dont deux déplacées internes qu’il a intégrées à sa ferme.

« Je produis, je vends, et j’arrive à subvenir à mes besoins. Mais surtout, j’arrive à payer les ouvriers et à soutenir les familles qui dépendent de moi », témoigne-t-il.

Rendements et perspectives

En 2024, Moussa Nama a récolté 54 sacs de maïs et 12 sacs d’arachide de plus de 120 kg. Pour lui, la saison en cours s’annonce encore meilleure. Mais les défis demeurent :

le besoin de grumeuses pour les récoltes,

la nécessité de clôturer le domaine,

et surtout un accompagnement renforcé de l’État.

« Il va falloir que l’État nous accompagne pour produire en quantité suffisante et vendre aussi à la SONAGESS », plaide-t-il.


Un symbole d’espoir pour le Ziro

La ferme de Moussa Nama illustre la résilience des producteurs ruraux. Entre agriculture, élevage, reboisement et solidarité, elle incarne une voie d’avenir pour atteindre l’autosuffisance alimentaire au Burkina Faso.

La rédaction

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